Dans le secteur de la communication, l’appel d’offre est souvent perçu comme un passage obligé. Côté annonceurs, il permet de comparer plusieurs propositions et de sécuriser son choix. Côté agences, il est devenu un levier essentiel de développement… mais aussi une source de tension, de gaspillage et parfois de démotivation.
Aujourd’hui, une compétition peut coûter plus de 30 000 € à une agence, mobiliser des semaines de travail et, dans certains cas, ne déboucher sur aucune collaboration. De l’autre côté, les annonceurs eux-mêmes reconnaissent que ces processus, lorsqu’ils sont mal conçus, brouillent les enjeux, ralentissent les projets et nuisent à la qualité des relations.
Il est donc temps de redonner du sens à cette étape clé. Car un appel d’offre bien structuré et respectueux des parties prenantes est non seulement plus efficace, mais surtout plus vertueux à long terme. Il jette les bases d’une collaboration équilibrée, créative et performante.
Dans cet article, nous allons passer en revue les règles d’or à respecter, aussi bien pour les annonceurs que pour les agences, en nous inspirant des meilleures pratiques en France et à l’international. L’objectif : poser les fondations d’une compétition responsable, où chacun s’engage avec clarté, respect et ambition.
Comprendre les enjeux d’un appel d’offre en communication
Qu’est-ce qu’un appel d’offres dans notre secteur ?
Dans l’univers du marketing et de la communication, l’appel d’offres (ou consultation d’agences, ou encore pitch) désigne une démarche formelle par laquelle un annonceur sollicite plusieurs agences pour répondre à un besoin stratégique, créatif ou opérationnel. Il peut s’agir d’une refonte de plateforme de marque, d’une campagne publicitaire, d’un plan média ou encore d’un accompagnement digital ou plus global.
L’objectif affiché : choisir le bon partenaire, sur la base d’une évaluation comparative des propositions reçues.
Mais derrière cette démarche logique, se cache un processus souvent long, énergivore et coûteux… particulièrement pour les agences.
Les coûts cachés pour les agences
Ce que l’on appelle “coût d’avant-vente” pèse lourd. Une étude menée par l’AACC (Association des Agences-Conseils en Communication) révèle qu’un pitch représente en moyenne 32 000 € d’investissement pour une agence. Temps mobilisé, créations, recommandations stratégiques, présentation : tout cela est généralement fourni gratuitement, sans garantie de retour.
À cela s’ajoute un taux de transformation moyen de 39 % seulement (toujours selon l’AACC). Autrement dit, deux compétitions sur trois se soldent par un échec…
Les risques pour les annonceurs : réputation, efficacité, qualité
Pour les donneurs d’ordre aussi, le processus n’est pas sans risque. Un appel d’offres mal cadré peut :
- décourager les meilleures agences de candidater,
- nuire à l’image de marque de l’entreprise (lorsque les pratiques sont perçues comme abusives),
- déboucher sur un mauvais choix, faute de critères objectifs ou d’une vraie grille d’analyse.
Pire encore : dans 15 % des cas, l’appel d’offre n’aboutit à aucune collaboration, faute de consensus ou de budget réel.
Un appel d’offre désorganisé coûte donc du temps, de l’énergie et de la crédibilité. À l’inverse, un processus bien pensé renforce la relation agence-annonceur et sécurise les résultats à venir.
Les 5 engagements à respecter côté annonceur
1. Formuler un brief clair, complet et sincère
Un bon appel d’offre commence toujours par un brief bien construit. Il doit préciser :
- Les objectifs (business, communication, KPIs…)
- Le périmètre exact de la mission
- Le budget ou une fourchette réaliste
- Les parties prenantes impliquées
- Le calendrier de décision
Mais surtout, il doit être honnête sur les intentions : l’appel d’offre est-il réellement ouvert ? La consultation débouchera-t-elle sur un contrat ? Cette clarté est essentielle pour susciter des réponses de qualité.
Pour vous aider dans la rédaction de votre brief nous mettons à votre disposition des ressources exclusives
2. Limiter le nombre d’agences consultées
Une compétition efficace n’a pas besoin de 10 agences. 3 à 4 agences suffisent largement pour garantir la diversité des points de vue tout en respectant le temps de chacun. Un nombre restreint permet :
- Une meilleure écoute des propositions
- Des échanges plus qualitatifs
- Moins de gaspillage de ressources pour le secteur
C’est aussi une marque de respect : consulter moins, mais mieux.
Cela soulève la question du casting qui est essentielle pour aboutir à une collaboration performante et durable. Avant de chercher des noms d’agence, il est indispensable de se poser les bonnes questions. Par exemple, la question des ressources réellement utiles au projet, la proximité et la taille de l’agence idéale, la connaissance sectorielle. Pour vous aider, le cabinet Advalians met à votre disposition un outil spécifique conçu pour vous aider à répondre à ces questions et trouver ainsi plus facilement votre agence idéale. Vous pouvez également consulter notre référentiel d’agences.
Chez Advalians, lors des compétitions que nous pilotons, nous limitons le nombre d’agence en Shortliste à 3 et dans 87% des cas l’annonceur décide de ne retenir que 2 agences parmi celles qu’il a pu rencontrer lors de la première étape du processus. Pour en savoir plus découvrez notre méthode Positive Pitch
3. Prévoir une rémunération ou une compensation juste
Lorsque des livrables stratégiques ou créatifs sont demandés, une indemnisation doit être prévue. Même modeste, elle démontre que l’annonceur valorise le travail fourni.
Aujourd’hui, moins de 20 % des appels d’offres privés incluent une compensation, alors qu’un travail spéculatif peut mobiliser plusieurs dizaines d’heures.
➡️ C’est un signal fort envoyé aux agences : « votre travail a de la valeur ».
🚨Une compensation ne signifie pas forcément une rémunération en numéraire : vous pouvez aussi vous engager à promouvoir les services de l’agence auprès d’autres entités du groupe ou annonceurs et ainsi faciliter sa démarche de développement. L’essentiel est de reconnaître et valoriser concrètement l’effort fourni.
4. Assurer transparence et retour aux participants
Informer toutes les agences du calendrier précis, des étapes du processus, de l’équipe en charge de la décision et des critères d’évaluation est essentiel pour créer une dynamique de confiance.
Et à l’issue de la compétition, un retour personnalisé doit être transmis, même (pour ne pas dire surtout) aux agences non retenues. Cela permet :
- D’ancrer une relation de qualité, même sans suite immédiate
- De contribuer à l’amélioration continue des pratiques du secteur
5. Privilégier des collaborations durables
Le pitch ne doit pas être un one-shot. Un appel d’offre responsable vise une relation dans la durée, car c’est là que l’agence pourra produire le meilleur de sa valeur.
Favoriser un engagement durable, c’est :
- Rentabiliser l’énergie investie par tous
- Construire une connaissance mutuelle
- Gagner en efficacité sur le long terme
Les 5 bonnes pratiques côté agence pour une participation responsable
1. S’engager uniquement sur des compétitions sérieuses et sur lesquelles vous êtes légitimes
Chaque pitch représente un investissement conséquent. Il est donc essentiel pour une agence de sélectionner les compétitions avec discernement, non seulement sur la base du sérieux du processus, mais aussi sur sa propre légitimité à concourir.
Avant de s’engager, l’agence doit se poser une question simple : sommes-nous réellement en mesure d’apporter une réponse pertinente, différenciante et avec une réelle valeur ajoutée pour ce client ?
Cette légitimité peut s’appuyer sur :
- Une expérience concrète dans le secteur concerné
- Des expertises internes éprouvées en lien direct avec le besoin exprimé
- Une vision stratégique claire et pertinente que l’agence est en capacité d’incarner et de défendre
S’engager uniquement quand la pertinence est là permet non seulement de préserver ses ressources, mais aussi de crédibiliser sa marque, d’éviter les surpromesses et de renforcer la qualité globale des compétitions.
➡️ Savoir dire non à une compétition mal cadrée ou hors de son spectre d’expertise est une preuve de professionnalisme – autant qu’un levier pour se concentrer sur les opportunités réellement alignées.
2. Clarifier ses motivations et ses attentes
Dès le début du process, l’agence doit exprimer :
- Pourquoi elle souhaite participer
- Ce qui la motive dans la collaboration envisagée
- Ce qu’elle attend du futur partenariat
Cela permet d’ancrer la relation sur des bases saines, d’éviter les malentendus, et d’aligner rapidement les visions.
3. Proposer des idées à la hauteur, sans surenchère inutile
Un pitch n’est pas un concours de surenchère. L’agence a tout intérêt à :
- Présenter une réponse claire, structurée et cohérente
- Se concentrer sur une idée forte plutôt que sur dix propositions superficielles
- Ne pas livrer un plan de production complet quand cela n’est pas demandé
➡️ Mieux vaut faire moins, mais juste et différenciant, que trop et sans valeur ajoutée.
4. Respecter les règles de la compétition et les délais
Cela peut sembler évident, mais la rigueur est souvent un facteur décisif :
- Respect des délais, du format des livrables, du temps de présentation
- Confidentialité absolue des informations échangées
- Aucune tentative de contact parallèle ou de lobbying hors cadre
➡️ Une agence professionnelle respecte le cadre donné et s’inscrit dans une démarche éthique.
5. Donner du feedback à l’annonceur (même en cas de victoire)
À la fin du process, qu’elle soit retenue ou non, l’agence peut :
- Remercier pour la transparence ou au contraire signaler un point d’alerte
- Partager son ressenti sur la qualité de la consultation
- Proposer des pistes pour améliorer les futures compétitions
Ce retour est précieux pour faire progresser les pratiques du secteur et renforce l’image de l’agence en tant qu’acteur constructif.
Les engagements du cabinet Advalians pour des appels d’offre communication responsables
Chez Advalians, nous sommes convaincus qu’une compétition bien pensée peut être un formidable levier de collaboration et de performance – à condition qu’elle repose sur des règles claires, équitables et respectueuses. C’est pourquoi nous avons formalisé des engagements concrets pour structurer chaque appel d’offre ou consultation que nous pilotons.
✅ Un accompagnement objectif dès l’amont
Nous aidons nos clients à se poser les bonnes questions avant même de lancer une compétition : le recours à une consultation est-il réellement pertinent ? Existe-t-il une alternative plus simple ou plus adaptée ? Cette phase de cadrage garantit une démarche légitime et efficace.
✅ Une organisation respectueuse des parties prenantes
Chaque processus est pensé pour minimiser les investissements inutiles, optimiser le temps des agences et sécuriser les décisions du côté annonceur. Cela se traduit par une planification rigoureuse et une communication claire à chaque étape.
✅ Une mécanique à deux tours, équilibrée et efficiente
Nous structurons les compétitions en deux temps : une première phase allégée et accessible, suivie d’un second tour plus approfondi réservé à trois agences maximum. Cette méthode permet d’éviter la sursollicitation et de concentrer les efforts là où ils ont du sens.
✅ Une transparence absolue à chaque étape
Nous nous engageons à maintenir un niveau d’information équitable entre toutes les parties : critères d’évaluation, composition du jury, rétroplanning… Tout est clairement défini et communiqué en amont pour favoriser la confiance.
✅ Un débrief clair, argumenté et utile
Chaque agence ayant participé reçoit un retour structuré et constructif, qu’elle soit retenue ou non. C’est une condition essentielle pour maintenir des relations saines, encourager la progression et valoriser les contributions.
👉 Découvrez l’ensemble des engagements Advalians en matière de consultation responsable dans notre charte dédiée, et construisons ensemble des collaborations plus justes, plus efficaces et plus durables.
L’appel d’offre reste un outil structurant dans la relation entre annonceurs et agences. Mais pour qu’il génère de la valeur – et non de la frustration – il doit évoluer. Les pratiques héritées du passé ne sont plus soutenables, ni pour les agences, ni pour les entreprises en quête de partenaires solides.
En respectant quelques règles simples mais fondamentales, il est possible de transformer la compétition en un véritable point de départ pour une relation fructueuse, équilibrée et durable. Cela passe par plus de clarté, plus de respect, plus de dialogue.
Chez Advalians, nous faisons de cette exigence un standard dans chacune des consultations que nous pilotons. Parce qu’un cadre responsable n’est pas un frein à la créativité : c’est au contraire la condition de son plein épanouissement.
A propos du cabinet Advalians
Advalians est un cabinet de conseil en Marketing management
Nous accompagnons les directions Marketing & Communication dans leurs choix stratégiques, organisationnels et opérationnels pour leur permettre, aujourd’hui, de prendre les bonnes décisions pour demain.